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Votre Elevator Pitch est-il au point ?

Dernière mise à jour : 30 sept. 2022


François-Henri Pinault est un des hommes les plus puissants dans le monde du luxe. À l’âge de 24 ans, je me suis retrouvée dans l’ascenseur avec lui. Je l’ai reconnu immédiatement puisque pas plus tard que la veille, je l’avais vu sur la couverture de Voici. Extravertie comme je suis, (et fière de m’autoproclamer comme « saisisseuse d’opportunités ») j’engage donc la conversation :

– « Bonjour, ça va ? » lui dis-je avec ma joie de vivre à la canadienne. Et avec un regard de pourquoi les stagiaires sentent-elles le besoin de parler dans un ascenseur, il me répond : – « Ça va. Merci. » Je continue à le regarder en souriant. Il comprend alors que pour moi, l’échange n’était pas fini. Il me demande : – « Et vous ? » – « Très bien. Je suis la prof d’anglais. Je suis là tous les mardis. » Il sourit doucement. – « C’est bien. Nous en avons besoin. Have a good day », dit-il avant de sortir de l’ascenseur et se diriger vers son (immense) bureau.

C’était une situation tout à fait banale : deux personnes qui prennent l’ascenseur pour se rendre au travail. Depuis, j’ai souvent pensé à cet ascenseur car c’était l’incarnation même de l’expression #ElevatorPitch.



Le besoin de l’Elevator Pitch

Dans son livre " Montrez-leur qui vous êtes ", Dr. Amy Cuddy nous raconte une anecdote similaire où les enjeux étaient BEAUCOUP plus importants. Elle raconte son expérience d’Elevator Pitch lors une conférence académique où des candidats doctorants devaient pitcher leur recherches . Lorsqu’ Amy se retrouve dans l’ascenseur avec un professeur qu’elle admire, il lui dit « Allez-y mademoiselle. Pitchez moi votre thèse. » Non seulement elle regretta de ne pas avoir osé lui pitcher de son plein gré, mais aussi car elle a pitché un message bafoué…

Nous avons tous connu la situation de « j’aurais dû dire ça ! » ou « j’aurais dû oser lui parler ». Mais alors, comment avoir le courage et les mots quand vous vous trouvez à un dîner avec quelqu’un que vous adorerez avoir dans votre réseau ou avec un investisseur qui serait parfait pour votre lever de fonds ?


3 tips pour un « Elevator Pitch » qui fait la différence.


Soyez créatif #SameButDifferent.

J’ai 2 façons de me présenter à quelqu’un : N°1 – « j’ai éventuellement envie de faire du business avec vous » N°2 – « j’ai envie d’être tranquille et de ne surtout pas faire du business avec vous. » Les deux sont correctes, mais l’une d’elles interpelle et l’autre non.


Exemple : Je suis à un événement, 40 DRH sont présents.

N°1« j’ai éventuellement envie de faire du business avec vous » : Je brise la glace avec la femme à côté de moi au bar en lui disant que nous sommes juste une poignée de femmes ici. Elle est d’accord, et la conversation commence : - Elle me demande : « Vous faites quoi dans la vie ? ». Et, ayant envie d’être sur le radar d’une nouvelle DRH, je lui réponds : – « Je suis la Queen du Pitch. J’apprends aux français à être des stars du PowerPoint et j’ai écrit un livre avec Flammarion sur comment oser plus et mieux se marketer ». N°2 « j’ai envie d’être tranquille » : La première version du pitch

devient « je travaille dans la formation ».


Donnez envie à votre interlocuteur d’en savoir plus sur vous !

C’est la base de n’importe quel Elevator Pitch. Par ailleurs, si vous avez la chance d’avoir un titre qui fait cet effet de manière automatique comme : « Bonjour, je m’appelle Isabelle Kocher et je suis PDG d’Engie, plus grande société d’énergie dans le monde », eh bien, écoutez, vous pouvez sauter ce paragraphe.


Cependant, si vous (comme moi) souhaitez faire grandir votre network ou impressionner votre PDG si jamais vous êtes dans l’ascenseur ensemble, soyez créatif·ve. Vous êtes comptable de PME ? Votre pitch #SameButDifferent customisé pourrait être : « je suis une sauveur de startups. Enfin, je suis comptable, et j’adore conseiller les PME sur comment elles peuvent économiser comme les grands groupes. Je trouve ça dommage que les PME payent plus d’impôts que les grands groupes. »

En effet, cette manière de se présenter est plus longue, mais la conversation est lancée et vous allez probablement échanger avec la personne en face de vous. En tout cas, vos chances seront meilleures que si vous répondez « je suis comptable ». Néanmoins, cette manière de vous présenter doit être 100% sincère. Ne mentez pas, ne frimez pas. Nous avons tous un radar à bullshit et si votre interlocuteur remarque votre bullshit, c’est perdu. Aucun échange ne passera. Répétez votre pitch #SameButDifferent customisé et testez-le avec vos amis ou vos collègues.


Ne soyez pas gêné de parler de vos résultats ou de votre travail.

LinkedIn a analysé des milliers de profils pour voir comment des hommes et des femmes se présentent sur la plateforme et guess what ? Grande surprise, les femmes parlent moins de leurs résultats, réussites, et capacités. Quel dommage ! Quand on a demandé aux femmes pourquoi, les réponses sont les mêmes : « je ne veux pas trop me vanter » ou « je ne veux pas me mettre en avant ». Les australiens appellent ça le « tall poppy syndrome ».

Chez Present Perfect, en tant que fanatiques de la prise de parole et de l’oral en général, on adhère plus à la question philosophique « Si un arbre tombe dans la forêt mais que personne n'est là pour l'entendre, est-il vraiment tombé ? ».


Communiquer sur ce que vous savez faire ou sur vos résultats est presque aussi important pour votre carrière que les actions en elles-mêmes.

Incluez donc certains de vos résultats dans votre Elevator Pitch. Si on reprend le pitch du comptable, lorsque son interlocuteur lui dit que c’est chouette qu’elle soit si passionnée, elle peut ajouter « Rien que ce matin, j’ai pu aider une startup à recouvrir 50k€ en cash. C’est deux mois de vie pour eux. J’adore mon job. ». Ainsi, Elle se montre plus impliquée et performante avec cette simple phrase. Cela prend de l’énergie et de l’effort d’en parler. En effet, il est beaucoup plus facile de parler aux gens qu’on connaît déjà à un événement, mais ce n’est pas de cette manière qu’on se fait remarquer ou qu’on fait grandir notre réseau.


Faites comme « la dame au tricot » !

Un jour, j’ai animé une formation de Personal Branding ou « marque personnelle », où tout le monde a partagé ce qu’ils aimeraient mettre en place dans leur entreprise s’ils en avaient le droit. Une dame a levé le doigt et a suggéré : « un club de tricot ». Tout monde a rigolé ! Mais 5 mois plus tard, j’ai pu voir sur LinkedIn qu’elle avait commencé. Désormais, une douzaine d’employés prenaient des cours de tricot à la pause déjeuner. La prochaine fois que l’on s’est vues, elle m’a dit : « Vous vous souvenez ? Je suis la dame au tricot. »

Pourquoi êtes-vous ‘connu’ au travail ? Êtes-vous le seul homme de l’équipe ? Êtes-vous la dame qui organise des événements LGBTQ+ pendant la pride week ? Peu importe votre truc, utilisez-le dans votre Elevator Pitch. Vous vous trouvez dans l’ascenseur avec Jean-Paul Aragon ? Invitez-le à votre club de tricot ! (Je ne sais pas si c’est son truc, mais c’est sûr qu’il se souviendra de vous).


En résumé, vous ne savez pas exactement quand vous allez devoir dégainer votre Elevator Pitch, donc travaillez-le ! Maintenant ! Parlez de vos réussites et ne soyez pas gêné. Osez rendre votre Elevator Pitch #SameButDifferent, un peu plus fleuri, d’une manière qui vous ressemble et ne laissez pas la chance passer quand elle se présentera. Je ne sais pas si je aurais à nouveau l’occasion d’être dans un ascenseur avec François-Henri Pinault, mais une chose est sûre : mon pitch sera prêt !


Annabelle Roberts, Boss lady et cofondatrice de l’agence – février 2020


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